TOUCHE Caractérise la manière de déposer la peinture sur un support. Tantôt les touches sont subtiles, délicates, pleines de finesse ou inversement, en pâte épaisse, suivant des gestes amples, nerveux, agressifs, expressifs. La touche fait partie du style du peintre.
Manière de poser et de travailler la pâte sur le subjectile, au moyen du pinceau, de la brosse ou du couteau. Quantité de peinture appliquée en une fois. Façon de tenir le pinceau et de la manier. Ce terme s'emploie également, mais plus rarement, pour le dessin. La touche se caractérise par la charge de matière, la grosseur du pinceau et l'effet qui en résulte. On dit d'une touche qu'elle est hachée ou morcelée, grenue ou lisse, mince ou large. On reconnaît la touche d'un peintre à sa direction, régulière ou contrariée, à son relief ou son degré d'empâtement, à sa superficie.
Il faut attendre le début du XVI° siècle en Europe pour voir les premières tentatives de touches laissées apparentes. Pourtant, la touche fut longtemps condamnée : Vinci reprochait aux peintres de ne pas "effacer les traces du pinceau"; les néo-classiques lui préféraient une facture lisse "de porcelaine"; Ingres, à l'inverse de Delacroix, n'y voyait que la qualité des "faux talents" et conseillait de l'éliminer en lissant par dessus avec du vernis. En revanche, pour d'autres, la touche constitue un véritable parti pictural et devient un élément essentiel de l'écriture, notamment chez Velázquez, Rembrandt, Hals, Delacroix, Greco, les impressionnistes, Cézanne, Van Gogh (pour lesquels elle est le véhicule par excellence de l'émotion), les fauves...
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TraducteurTribune
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